Noel Dyck compressedNoel Dyck entame son cheminement vers l’anthropologie pendant sa maîtrise en histoire à l’Université de Saskatechewan, au cours de laquelle il mène des travaux de recherche archivistique sur les répercussions de la disparition du bison sur les peuples des Prairies canadiennes vers la fin des années 1870. Cette transition dévastatrice a engendré un mode d’administration fédérale qui fit passer les Premières Nations de cosignataires d’un traité à prisonniers de l’État. Désireux d’approfondir sa démarche au-delà des sources archivistiques et de plonger dans des enjeux plus contemporains, Dyck initie des études en anthropologie sociale à l’Université de Manchester. Ses études doctorales portent sur la résistance des Premières Nations envers les politiques gouvernementales canadiennes postérieures à 1969 et les tactiques du gouvernement pour se dégager de toute responsabilité de subvenir aux besoins des membres des Premières Nations qui, pendant un siècle, se sont vu nier leurs droits civils fondamentaux et confisquer leur liberté à décider de leur avenir. Dans ce projet de recherche et le projet suivant qu’entame Dyck après ses débuts en enseignement de l’anthropologie à l’Université Simon Fraser, il a le privilège de collaborer avec des conseils de bande, des conseils tribaux et une association provinciale de Premières Nations. De ces travaux émerge son analyse de la « tutelle coercitive », caractérisée par un système de contraintes – ou tutelle – qu’une partie impose à une autre en raison de la prétendue incapacité de cette dernière à déterminer ce qui est bon pour elle. En plus de ses écrits au sujet des politiques gouvernementales concernant les peuples autochtones au Canada et à l’étranger, Dyck mène et publie une étude sur l’histoire des pensionnats indiens pour le compte du Grand conseil de Prince Albert des Premières Nations.

La fascination de Dyck pour les politiques formelles et informelles qui s’interposent dans des contextes sociaux et politiques où les identités et les vies sont façonnées lui a aussi permis de découvrir un terrain social certes différent, mais aussi profondément empreint d’une forme de tutelle au potentiel coercitif. En effet, son attention a été attirée par la façon dont les associations sportives communautaires pour enfants et adolescents dans les villes et banlieues cherchent à concilier la dose de plaisir, l’exercice physique et les occasions de compétition que suppose la pratique d’un sport chez les jeunes, avec l’emploi de cette activité dans le but de contribuer à l’éducation des enfants et d’appuyer de nombreux parents canadiens dans cette responsabilité. Par ailleurs, le domaine du sport communautaire est situé à un carrefour où s’entrecroisent les intérêts d’acteurs situés bien au-delà des familles locales et des terrains de jeux, notamment des organisations sportives provinciales et nationales, des agences gouvernementales de divers paliers, des commerces et des entreprises qui, tous et chacun, désirent influencer la direction que prendra ce secteur populaire de plus en plus lucratif. Ainsi, dans le cadre de ses travaux sur le sport et les relations autochtones-État tout comme de ses tâches actuelles d’enseignement de l’anthropologie et des études urbaines, Dyck sait puiser dans les richesses qu’offre l’ethnographie pour mettre en lumière des enjeux complexes.

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